« Dans les semaines et mois qui viennent, vous verrez reculer le chômage. Ce reflux interviendra dès cette année. »
Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa, le 25 janvier 2010.
Pour information:
Plus forte hausse du chômage depuis 7 mois
Le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A a progressé de 22.600 en mai, niveau non atteint depuis octobre 2009. Il y a entre 2,7 et 4 millions de demandeurs d’emploi en France, selon la catégorie retenue.
Nouvelle douche froide sur le front du chômage qui démontre que les effets de la crise sont loin d’être un mauvais souvenir. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A à Pôle emploi a bondi en mai de 22.600, ce qui représente la plus forte hausse enregistrée depuis sept mois et porte à 54.500 le total de nouveaux chômeurs recensés depuis le début de l’année. Le nombre de chômeurs inscrits dans la catégorie dite de référence tangente atteint désormais 2,7 millions de personnes.
Une fois n’est pas coutume, la progression est moins importante dans la catégorie ABC qui recense également les demandeurs d’emploi «en activité réduite» ayant travaillé à temps partiel durant le mois. Cette hausse se limite à 16.700 en mai, soit un niveau deux fois moins important que le mois précédent. Il n’empêche: en cinq mois, le nombre d’inscrits dans cette section a augmenté de près de 100.000, pour approcher les 4 millions dans l’Hexagone.
La baisse du chômage des jeunes est grippée
Autre point noir de ces chiffres mensuels: la confirmation que la baisse du chômage des jeunes est bel et bien grippée. Le nombre d’inscrits de moins de 25 ans augmente pour le deuxième mois d’affilée (+0,8% en A et +0,3% en ABC) après un quasi-semestre de baisse ininterrompue. Il n’y a en fait qu’en catégorie A que le nombre de jeunes au chômage est moins élevé qu’il y a un an, à 467.500, soit 5200 de moins qu’en mai 2009. Un mauvais résultat, un an tout juste après le lancement du plan d’urgence en faveur de l’emploi des jeunes. Même constat sombre enfin pour les seniors qui retrouvent en mai une progression élevée de leur nombre d’inscrits (oscillant entre 1,3% et 1,4%, selon les catégories) non atteinte depuis plusieurs mois.
La situation ne s’améliore pas non plus pour les demandeurs d’emploi de longue durée, inscrits depuis plus d’un an au Pôle emploi. Leur nombre progresse de 0,9% en mai, à plus de 1,4 million de personnes. Ils représentent désormais près de 36% de l’ensemble des chômeurs recensés, un niveau supérieur de 6 points à celui d’il y a un an. Seul signe positif: c’est la première fois depuis janvier 2009 que la hausse du nombre de demandeurs d’emploi de longue durée est inférieure à 1%. Au total, l’ancienneté moyenne au chômage atteint désormais 418 jours, soit plus d’un mois ouvrable de plus en seulement 8 mois.
Derniers indicateurs alarmants des chiffres de mai: les sorties recensées pour cessation d’inscription au motif d’un défaut d’actualisation (+5,9% en un mois) et pour radiations administratives (+16,6% depuis avril) sont 5 à 10 fois supérieures à ce qu’elles étaient il y a un an, excluant donc toute explication cyclique.
La ministre de l’Economie Christine Lagarde note dans un communiqué que «depuis 6 mois, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi est resté presque stable (+2,1%)». Elle souligne également que «le nombre de demandeurs d’emploi envoyés en formation a progressé de +15,8%» sur cette période.