La Cour de cassation a mis fin hier à un long feuilleton judiciaire, en relaxant définitivement le rappeur du groupe “La Rumeur”, poursuivi depuis huit ans par le ministère de l’Intérieur pour des propos dénonçant des policiers “assassins”.
Le début de l’affaire remonte à avril 2002. Nicolas Sarkozy est alors ministre de l’Intérieur. A l’occasion de la sortie d’un nouvel album, Mohamed Bourokba, dit Hamé, publie un fanzine, intitulé “Insécurité sous la plume d’un barbare”. Il y écrit notamment que “les rapports du ministère de l’Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu’aucun des assassins n’ait été inquiété”.
La sortie déplaît au ministère de l’Intérieur qui engage des poursuites en diffamation. Hamé assure que ces propos se réfèrent à toute une série d’affaires: des victimes du 17 octobre 1961 (manifestation d’Algériens violemment réprimée à Paris) au décès emblématique de Malik Oussékine en 1986, en passant par des bavures plus récentes.
Le Figaro