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Par le Père Augustin

Longue absence de l’Eglise virtuelle. Voilà qu’elle revient. Les vacances arrivant, j’essaierai d’être là avec plus de constance.

Petit dimanche aujourd’hui dans la longue série des dimanches après la Pentecôte, dimanches que l’on nomme « en vert », car le prêtre porte une chasuble de cette couleur.

« Si tu présentes ton offrande à l’autel et que tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande et va d’abord te réconcilier avec ton frère ».

Notons que le Christ ne dit pas : « Si tu te souviens que tu a quelque chose contre ton frère », mais à l’inverse : « que ton frère a quelque chose contre toi ». C’est toute la délicatesse de l’enseignement du Christ, qui ne nous demande pas de nous auto-centrer, comme font certaines personnes pieuses qui finalement, à force de perfectionnisme, sont davantage préoccupées d’elles mêmes que de toute autre chose, comme dans la chanson de Brel sur les Bigottes, qui portent leur trésor etc.…

Le Christ nous demande de nous mettre à la place de l’autre : « si tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi ». On connaît la fameuse règle d’or, qui est au chapitre 5 de saint Matthieu : « Ne faites pas aux autres ce que vous n’aimeriez pas que l’on vous fasse ». Il ne s’agit pas de tomber dans ce que Finkielkraut a appelé « l’autrisme ». il ne s’agit pas de s’oublier soi-même, au point de se maltraiter soi-même, en cédant à je ne sais quelle pulsion masochiste. « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». C’est la mesure avec laquelle on s’aime soi-même qu’il faut appliquer aux autres. La haine de soi n’a jamais été une bonne école de charité !

La véritable offrande à  Dieu, ce n’est pas une offrande rituelle, c’est « un cœur contrit et un esprit humilié ». Jésus nous met en garde contre toutes les formes de pharisaïsmes, contre toutes les tentations de se blanchir à bon compte, moyennant quelques gestes purement extérieurs. Le sacrifice chrétien est un sacrifice avant tout intérieur. On ne donne pas un objet extérieur, un animal une libation de vin ou, comme les Chinois font encore aujourd’hui dans les restaurants devant leur dieux domestiques, je ne sais quel plat. Ca, ce sont des gestes extérieurs qui ne transforment pas l’homme, tout en lui donnant bonne conscience. Ces religions-là sont contre productives. Tant qu’il n’y a pas une vraie réforme intérieure, tant que le don que l’on fait à Dieu n’engage pas quelque chose de notre propre vie, nous trichons… comme les pharisiens.

« Coeur contrit », cœur qui regrette ce qu’il a fait de mal, d’accord, me direz-vous, mais « esprit humilié » jamais.

La question est de savoir quel usage nous faisons de notre esprit. Comme dit Pascal seules les sciences physiques et mathématiques sont vraies parce qu’elles sont parfaitement gratuites et désintéressée. Trop souvent nous utilisons notre esprit à nous trouver des justifications personnelles plutôt qu’à chercher la vérité. Le sens de cette expression tirée du Psaume 50, c’est que nous prenions conscience des mauvais usages de l’esprit qui souvent sont les nôtres.

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