Mustapha Zerrouki, 30 ans, avait percuté en 2007 au volant de sa voiture un jeune homme, Franck Cholat, 34 ans, à l’arrêt sur son scooter et pris la fuite. Il a été condamné hier par le tribunal correctionnel de Lyon à un an d’emprisonnement dont six mois ferme alors que la victime restera clouée dans un fauteuil roulant.
Au volant de sa voiture, le 30 novembre 2007 à 4 h 15 du matin, le jeune homme a percuté de plein fouet un scooter qui était à l’arrêt au feu, à la sortie d’une trémie, rue Garibaldi dans le 3e arrondissement de Lyon. L’engin a volé contre une rambarde, la victime a percuté le pare-brise. Et le conducteur a pris la fuite, décidant de se rendre à la police le surlendemain.
Deux ans et demi après, auteur et victime se retrouvent à quelques mètres de distance, dans un prétoire chargé de drame. A la barre, le conducteur multiplie les maladresses sous le feu des questions du président Jean-Marc Beurton. «La rue la plus éclairée de Lyon, pas un chat, c’est incompréhensible», tonne le magistrat. Un témoin a rapporté une vitesse folle. Un chauffeur de taxi s’est mis en travers pour protéger la victime.
«Je l’ai pas vu, c’est tout ce que je peux dire, j’ai pas pris tout de suite conscience de ce qui m’est arrivé», dit le prévenu. La sécheresse des mots n’est pas forcément celle du cœur. Déni, indifférence, émotion, protection personnelle ? Les risques de malentendus sont vertigineux dans ce type de débats. «Humainement je suis désolé, ma culpabilité est grande, j’aurais voulu agir le mieux possible, j’ai beaucoup de mal à expliquer», lâche le prévenu d’une voix chevrotante.
Le Progrès (Merci à Infidèle)