Le maire (PS) de Paris, Bertrand Delanoë, s’inquiète de la situation de la France et de la perte de ce qu’il considère comme ses valeurs : «l’esprit d’ouverture et la force de la tolérance». En particulier, il dénonce la stigmatisation d’une «composante de la population» et le débat «nauséabond» sur l’identité nationale. Il s’insurge également contre la déprogrammation de l’œuvre d’un cinéaste israélien et de la polémique sur le dernier prix Goncourt [Marie Ndiaye].
Il y a un peu plus de soixante-dix ans, Montherlant publiait un petit livre ardent et lucide, L’Equinoxe de septembre, dans lequel il dénonçait l’esprit de Munich, décrivant l’atmosphère délétère de la France de la fin des années 1930. On y voit s’élever la coalition des égoïsmes, la haine de tous contre tous et la résignation érigée en principe. (…)
Car notre pays semble à nouveau privé de repères, attiré vers les abîmes du renoncement. En février, un rapport du médiateur de la République décrivait une société “fracturée” et dominée par un état d’esprit “mêlant angoisse et rancœur, prêt à se déverser dans les pires exutoires“.La France semble arriver à un moment où tout ce qui avait forgé son pacte républicain serait en phase de liquidation.