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Un pays, endetté à hauteur de 1 500 milliards d’euros, et qui aura emprunté 700 millions d’euros par jour sur les marchés financiers en 2009, peut-il, sans dommage, s’endetter davantage ?

La France a un double problème : de dépenses et de recettes. Bien qu’elle ait supprimé 100 000 postes de fonctionnaires en deux ans et demi (permettant ainsi à l’État d’économiser quelque 500 millions d’euros par an) elle ne parvient ni à réduire, ni même à maîtriser ses dépenses.

Pour faire face à ce déficit structurel, tout en finançant la partie conjoncturelle, liée à la fonte des recettes fiscales, la France devra continuer en 2010 à emprunter sur les marchés financiers des sommes considérables, de l’ordre de 230 à 250 milliards d’euros.

Pourtant, même si nous sommes les champions européens en matière de dette publique, le cas français n’est pas isolé. Certes, le budget de l’État y est déficitaire depuis 35 ans, et les finances sociales sont en pleine dérive, mais un nombre croissant de pays vivent dans une bulle d’hyperendettement.

Des milliers de milliards de dollars ont été dépensés pour sauver les banques, amortir le choc de la récession et prendre des mesures d’aide sociale d’urgence afin d’empêcher l’économie mondiale de plonger dans une dépression fatale. Mais il va bien falloir rembourser ce qu’Angela Merkel appelle « toutes ces montagnes d’emprunts ».

Comme le dit le milliardaire américain Warren Buffett, «en économie, il n’y a pas de déjeuner gratuit». L’intervention d’une ampleur sans précédent des États se traduit par une envolée elle aussi sans précédent des dettes publiques. Que ce soit aux États-Unis, en Europe ou au Japon, ces dernières se retrouvent à des niveaux inédits en temps de paix. Pourtant cette question ne figure pas au menu du G20, qui se tient à Pittsburgh, aux États-Unis.

La situation mondiale est d’autant plus inquiétante que les recettes utilisées dans le passé pour sortir du piège de la dette (annulation, inflation, hausses d’impôts) paraissent bien difficiles à employer aujourd’hui. Les dirigeants des grands pays industrialisés auraient dû se saisir d’urgence et à bras-le-corps, du dossier des dettes publiques, mais celui-ci a été commodément occulté. Il y a fort à craindre que la bulle des emprunts du Trésor qui s’est formée risque de provoquer, en éclatant, plus de dégâts encore que celle des subprimes.

Le Monde – Article 1 et Article 2

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