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Au lendemain de la Première Guerre, qui vit l’aviation prendre un essor considérable, se met en place la grande aventure de l’aviation postale. Elle est l’oeuvre de trois pionniers visionnaires – Pierre-Geogres Latécoère, Didier Daurat et Beppo de Massimi – et de pilotes courageux parmi lesquels Antoine de Saint-Exupéry, Jean Mermoz et Henri Guillaumet.


Né en 1883, l’entrepreneur Pierre-Georges Latécoère reprend, à vingt-deux ans, une entreprise familiale qui fabrique des wagons. Durant la guerre, l’armée française lui ayant commandé des avions de reconnaissance, il se lance dans la production aéronautique. Avec l’aide de son ami Beppo de Massimi, un aristocrate italien pilote dans l’armée française, il imagine une ligne commerciale reliant Toulouse à Casablanca puis Dakar. Négociateur habile, Beppo de Massimi s’installe à Madrid et obtient des autorités espagnoles les autorisations de survol de leur territoire. En 1920, le pilote de chasse Didier Daurat entre aux lignes Latécoère, en tant que pilote. Très vite ses qualités de chef et d’organisateur s’imposent et, le 1er octobre 1920, il prend la direction de l’exploitation. En 1924, la ligne est prolongée jusqu’à Dakar malgré l’hostilité des tribus maures, lesquelles ont capturé et tué le pilote Henri Erable et son mécanicien Lorenzo Pintado et blessé à mort un autre pilote : Léopold Gourp.

Chargé de recruter des pilotes, Didier Daurat engage l’intrépide Jean Mermoz… en tant que mécanicien ! Le procédé est habituel pour Daurat, homme exigeant et persuasif qui n’a pas besoin “d’artistes” mais de pilotes humbles et consciencieux. Toutefois, Mermoz ne restera pas longtemps les mains dans le cambouis : en 1926, il prend en charge le courrier sur la liaison Casablanca-Dakar, survolant le désert hostile. L’année suivante, accompagné de Négrin, il réussit un vol sans escale entre Toulouse et Saint-Louis du Sénégal aux commandes d’un Laté 26.

Vient ensuite l’aventure sud-américaine où s’illustrent Mermoz, Guillaumet et Saint-Exupéry. Suite au succès de Mermoz, qui relie Saint-Louis à Natal en mai 1930 (première traversée de l’Atlantique Sud), les pilotes sont confrontés à un obstacle de taille : la cordillière des Andes. Cette chaîne de montagne faillit couter la vie à Henri Guillaumet qui s’y s’écrase le 13 juin 1930 avec son Potez 25. Sans équipement autre que son blouson de pilote, il marche pendant cinq jours et quatre nuits, passant trois cols avant d’atteindre un village. Antoine de Saint-Exupéry, venu le rechercher, racontera l’exploit de son ami dans Terre des hommes.

Saint-Exupéy, Mermoz et Guillaumet disparaîtront tous trois aux commandes de leurs avions : Mermoz en 1936, à bord de La Croix du Sud, Guillaumet en 1940, son quadrimoteur abattu par un chasseur italien, et Saint-Ex’, en juillet 1944, au-dessus de la Méditerranée. Quant à l’Aéropostale, mise en liquidation en 1931, elle est reprise par l’Etat français qui forme Air France en 1933.

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