Le général (2S) Alain Lamballe est un spécialiste reconnu de l’Asie du sud. Il est l’un des principaux contributeurs de la lettre d’information “le Milieu des Empires” dans laquelle il vient de publier une analyse sur la situation afghane qui rejoint celle que j’ai essayé de développer dans “Mourir pour l’Afghanistan”. Des positions proches de celles défendues par certains au sein de l’Administration Obama, notamment par le vice-président Joe Biden. En voici les principaux extraits.
“La plupart des observateurs et analystes estiment aujourd’hui qu’aucune solution militaire ne peut être envisagée en Afghanistan. Désormais, l’on parle d’une solution politique. C’est une autre chimère. Il n’y a pas plus de solution politique que de solution militaire. Quand bien même on parviendrait à un accord, les parties afghanes signataires (gouvernement de Karzai, talibans, mouvements autonomes, …) pourraient ensemble ou séparément le déchirer dès le départ des troupes étrangères. Quant aux mouvements et factions non signataires, ils dénonceraient le manque de concertation et affirmeraient la non légitimité de l’accord.
Il faut quitter l’Afghanistan, le laisser à son sort, laisser les Afghans choisir leur propre destin, la guerre civile ou la réconciliation. Si, après notre départ d’Afghanistan, les talibans s’emparent par la force ou non du pouvoir, ce qui est vraisemblable, laissons-les gouverner à leur guise. Les populations qu’ils administreront finiront bien par s’apercevoir qu’ils ne sont pas meilleurs et plus efficaces que les modérés. Ils seront probablement pires et alors, après une prise de conscience populaire, tout peut changer, mais seulement de par la volonté des Afghans.
Si les talibans et les membres d’Al Qaïda nous menacent à partir de leur sanctuaire afghan, protégeons-nous mieux en développant encore nos services de renseignement, en engageant des actions offensives localisées mais seulement sur information précise”
(Merci à Jazzman)