Fdesouche

La manifestation du 20 juin de la communauté chinoise de Belleville (Paris, XIXème) contre la délinquance, a mis en lumière une insécurité quotidienne dont les responsables seraient des personnes d’origine nord-africaine ou sub-saharienne. Retour sur le fameux «vivre-ensemble» de ce «quartier populaire» de la capitale.

Samedi 26 juin. La fête bat son plein place Marcel-Achard, non loin du métro Belleville à Paris. Concerts de musique classique, de rap, calligraphie chinoise, dégustation de pâtisseries orientales… un joyeux mélange des genres où jeunes et moins jeunes de toutes cultures se côtoient paisiblement. Scène ordinaire d’un jour d’été, dans ce quartier populaire et cosmopolite. Une semaine plus tôt, pourtant, cette image de Belleville, creuset des cultures, a bien failli voler en éclats. (…)

Après que la rumeur d’un vol de sac dans le cortège, ce défilé du 20 juin s’est transformé en émeute contre les gendarmes qui tentaient d’éviter le lynchage du supposé voleur. «Ce qui s’est passé ce dimanche soir n’est rien à côté de ce que ces malfrats nous font subir. Il ne se passe pas une semaine sans que je sois témoin d’une agression, rapporte ce restaurateur chinois ayant pignon sur la rue de Belleville. Toutes mes serveuses se sont fait voler leur sac !»

«Nous vivons dans la peur continue de nous faire racketter, explique Mickaël Liu, Chinois de 25 ans habitant cette rue. Adolescent, je me suis fait frapper plusieurs fois pour quelques euros. Aujourd’hui, quand je passe devant une bande, je rase les murs.» «Il y a cinq ans, j’ai été agressée rue Jules-Romains, témoigne Suzanne Pan, Française d’origine chinoise. Des jeunes m’ont aspergé le visage de gaz lacrymogène avant d’arracher mon sac. Je venais d’accoucher. Il m’a fallu quinze jours pour m’en remettre.»

A l’évocation du sujet, les langues se délient, l’émotion rejaillit, à vif. Vols à la tire, cambriolages, menaces à l’arme blanche… tous les Chinois de Belleville se sentent concernés. Et les habitants du quartier s’en émeuvent. Florence, 38 ans, avoue son inquiétude : «Je trouve le climat pesant. La semaine dernière, j’ai vu un enfant trembler de peur à l’idée de marcher jusqu’à chez lui parce que des petites frappes l’avaient menacé !»

Suite sur Libération

Fdesouche sur les réseaux sociaux