Dans son dernier rapport, consacré à la reconversion, le Haut comité d’évaluation de la condition militaire se penche notamment sur le cas des “chômeurs militaires“, une catégorie mal connue du public.
Depuis 2007, “tous les militaires ont droit à une allocation d’assurance chômage lorsqu’ils quittent le service après avoir été involontairement privés d’emploi“. Dans la majorité des cas, il s’agit d’un non renouvellement de contrat, sachant que les deux tiers des militaires servent sous contrat, et non comme personnel de carrière. Pour percevoir les allocations chômage, ils ne doivent toutefois pas pouvoir prendre leur retraite au taux maximum de 75%.
Depuis 2004, leur nombre est relativement stable, autour de 8500 – 8554 exactement en 2008, par exemple. Les indemnités chômage sont versés directement par le ministère de la Défense, car les personnels militaires (comme les fonctionnaires) et leur employeur ne cotisent pas l’Unedic.
En 2008, le chômage militaire a coûté 85,6 millions d’euros à la Défense. Soit une moyenne de 834 euros par chômeur et par mois. La durée moyenne de l’indemnisation est de 337 jours, inférieure à la moyenne nationale de 384 jours.
Selon un témoignage qui nous est parvenu, la situation de ces chômeurs est parfois compliquée par les retards dans le versement des indemnités : “Le CTAC (Centre territorial d’administration et de comptabilité) de Bordeaux en charge de cette indemnisation est à la ramasse complète (6 mois de retard) et le problème qui pouvait être anticipé n’a été pris en compte qu’en septembre (recrutement de 10 personnels et pas de contact téléphonique…)… Rester 2 ou 3 mois sans revenus, c’est pénible.”