Les pouvoirs publics étudient un plan visant à lutter contre la délocalisation des centres d’appels téléphoniques. La « relation clientèle » génère près de 250 000 emplois.
Un quart de ces emplois sont chez des prestataires externes comme Teleperformance, Webhelp, Acticall ou Arvato. Un chiffre qui ne décolle pas depuis 2004, malgré les promesses de la profession. Les pouvoirs publics s’alarment du «fort mouvement de délocalisations encouragées par les exigences des donneurs d’ordre».
«Le nombre d’emplois offshore (délocalisés) chez les sous-traitants est passé de 10000 en 2004 à 60000 en 2009», estime-t-on à Bercy. Au Maroc (où ils sont 30000), en Tunisie (12000) mais aussi à l’île Maurice, ou au Sénégal, des pays où le coût de la main-d’œuvre est de 10 € à 15 € l’heure contre 23 € à 28 € en France.
Une bataille de longue date. Ce projet, Nicolas Sarkozy, alors ministre des Finances, l’avait déjà formulé en 2004. Au plus fort de la crise financière, en 2008, il avait de nouveau stigmatisé cette profession. Mais sans suite. L’annonce, le 1er juillet, par la Teleperformance France, la filiale du leader mondial des centres d’appels, de la fermeture de 8 de ses 22 sites en France a poussé le gouvernement à sortir de nouveau du bois. D’autant plus qu’aucun des 7 centres offshore situés en Tunisie et au Maroc n’est touché. «Pourquoi ne supprime-t-on pas les emplois à l’étranger?» interrogent les syndicats, accusant le groupe de vouloir «transférer des activités, à la demande des donneurs d’ordre comme SFR, Orange, Bouygues, La Redoute… »