Un an après le lancement pour les étudiants boursiers d’une classe prépa gratuite aux concours des écoles de journalisme, le directeur de l’Ecole supérieure du journalisme- Lille Bondy (ESJ), Nordine Nabili, se réjouit du taux de réussite de ses élèves de la classe préparatoire “Égalités des chances” «tous issus de familles modestes».
Q. Pourquoi avez-vous lancé cette classe prépa? Y a t-il vraiment un manque de diversité sociale dans les rédactions?
Oui je pense qu’une partie de la crise des médias s’explique par la composition des équipes. La presse écrite, les radios ou télévisions ne ressemblent pas à la société qu’ils ambitionnent de comprendre et de décrypter. Les bons étudiants boursiers ont tendance à se fermer l’accès aux écoles parce qu’il faut beaucoup d’argent. La prépa «Egalité des chances» prend en charge leurs déplacements, hébergement et frais d’inscription pour passer les concours en 2011. Les rédactions, quant à elles, ont intérêt à s’ouvrir à ces profils qui viendront apporter un horizon, une culture et un regard différent sur la société. On voit bien que la presse parle mieux des femmes depuis qu’il y a des femmes dans les rédactions. Aujourd’hui, il est temps que les médias français reflètent la rue. Notre objectif est de recruter 20 nouveaux étudiants et de montrer que les résultats de cette année n’étaient pas un miracle.
Note : l’ESJ Lille a évité de peu le dépôt de bilan grâce à une subvention de 2,8 millions d’euros du conseil régional du Nord-Pas de Calais en décembre 2009.
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