Addendum : le Quai d’Orsay répond aux USA
“Le Département d’État américain est parfaitement informé de la position de la France sur cette question et de celles, similaires, de pays européens. Nous pouvons avoir avec nos amis américains des opinions différentes sur certaines questions, je pense par exemple à la peine de mort”, a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero. Le Figaro
C’est par la très officielle voix du porte-parole du département d’Etat, que les Etats-Unis ont exprimé leur désaccord avec le projet de loi français contre le port du voile intégral, mercredi : «Nous ne pensons pas qu’il faille légiférer sur ce que les gens ont le droit, ou pas, de porter en fonction de leurs croyances religieuses», a ainsi commenté Philip Crowley. «Aux Etats-Unis», a-t-il ajouté, «nous prendrions d’autres mesures pour assurer l’équilibre entre la sécurité, d’une part, et d’autre part le respect de la liberté religieuse et des symboles qui lui sont associés».
Une forme d’ingérence qui n’en est pas à son coup d’essai. On s’en souvient, en avril 2009, Barack Obama s’était prononcé pour l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, s’opposant ainsi clairement à la position du chef de l’Etat français.
Quelques semaines plus tard, le 8 juin 2009, Barack Obama avait implicitement pointé la France du doigt, dans son discours du Caire, resté célèbre. Il y avait appelé les pays occidentaux à ne pas gêner les musulmans dans la pratique de leur religion, critiquant ceux d’entre eux qui dictent «les vêtements qu’une femme doit porter».
A la surprise générale, Nicolas Sarkozy avait alors emboîté le pas à Barack Obama. Réagissant à son discours, il s’était dit «totalement d’accord» avec le président américain, «y compris avec la question du voile» islamique. «En France, toute jeune fille qui veut porter le voile peut le faire. C’est sa liberté», avait soutenu Nicolas Sarkozy.