“Vers 1 heure, jeudi, une fusée lancée de la rue atterrit par la fenêtre ouverte dans son appartement, situé au-dessus d’une école maternelle de la rue de la Réunion. Immédiatement, son domicile se transforme en un véritable brasier, poussant la sexagénaire à se réfugier sur son balcon.
(…) La nuit du 13 au 14 juillet a été émaillée de très nombreux incidents. Alors que le bal des pompiers bat son plein, la caserne Bitche, dans le XIXe arrondissement, est à deux reprises visée par des pétards et des mortiers de feux d’artifice. A la seconde tentative, les « tireurs » font mouche à travers une fenêtre, déclenchant un incendie qui a fait sept blessées. Dans le même temps, de violentes échauffourées éclatent non loin de là, avenue de Flandre, mais aussi au cœur des cités sensibles Curial et Michelet. Protégés par des barricades de bric et de broc, des dizaines de jeunes s’affrontent à coups de mortiers. Onze personnes ont été interpellées dans la confusion générale. « Jamais nous n’avions vu des scènes pareilles, assure un retraité arrêté devant l’immeuble dévasté de la rue de la Réunion. Pendant deux nuits, les jeunes se sont poursuivis à scooter en s’envoyant des pétards à la tête. » Toujours dans le XIXe arrondissement, un bar, la Mer à boire, a été la cible de gros pétards tandis que des affrontements à coups d’artifices survenaient non loin, rue de l’Est.
Square Léon, dans le XVIIIe arrondissement, c’est un véritable guet-apens qui a été tendu à des agents de la Direction de la prévention et de la protection de la Ville de Paris. Attaqués aux tirs de mortiers après que leurs agresseurs ont réussi à éteindre l’éclairage du parc, les inspecteurs sont parvenus à éviter les projectiles mais le chien de la brigade cynophile a été brûlé. Plus tard dans la nuit, attaqué de toutes parts et blessé, le gardien du square a dû se réfugier dans le local à poubelles…
