Des famille immigrées s’installent dans des zones pavillonnaires pour échapper à «l’ambiance» des cités. Le Bondy Blog nous fait visiter deux de ces zones, l’une à Montreuil, l’autre à Aulnay-sous-Bois, deux communes de Seine-Saint-Denis où finalement la violence et la délinquance ne sont guère différentes de celles des cités. Sans vraiment se demander pourquoi.
“Mes voisins de gauche sont arabes, en face c’est un Turque, y’a un Kabyle, un peu plus loin il y a des Noirs. Dans tout ça, il n’y a qu’une ou deux familles blanches”
Quartier de la Boissière à Montreuil (93), une nouvelle journée caniculaire se termine. (…) Sur un trottoir du boulevard devant le fleuriste, les clochards du quartier sont comme tous les jours vers cette heure-ci, couchés sur le sol, sirotant leur « vin de table » en poussant des cris bien caractéristiques d’un état proche du coma éthylique. A côté d’eux, une grande surface discount d’où sortent les derniers clients.
Plus loin, un bar-tabac dont le propriétaire s’est fait refroidir en 2007 et devant lequel se mêlent jeunes et moins jeunes. Certains fument des cigarettes plus ou moins chargées de substance planante. Dans le renfoncement d’un mur donnant sur un parking, un groupe de Roms se partage un maigre repas. En continuant son chemin, on tombe sur une intersection. A droite, la rue Salvador Allende dans laquelle un sauvageon déboule à pleine vitesse sur sa motocross. Cela doit faire plus de trois heures qu’il tourne dans le quartier.
En lisant tout ça, sûrement imaginez-vous un quartier HLM avec ses barres d’immeubles. Si c’est le cas, vous avez tout faux. Nous sommes dans ce qu’on peut appeler (presque) une «zone pavillonnaire». Havre de paix ? Ici très fréquemment les voitures des riverains vivant dans la cité de l’Amitié, des Roches ou dans les pavillons sont vandalisées. Le matin, on retrouve des éclats de vitres sur le trottoir. «L’autre jour, une dame s’est arrêtée devant mon épicerie pour un renseignement. Elle avait laissé le contact sur sa voiture. A peine sortie du véhicule, un mec est monté et s’est tiré avec la caisse», raconte un épicier du boulevard de la Boissière.