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Traduction d’un article de “Diàrio de Noticias”

La frontière ne se voit pas. Mais elle est là, bien définie, sur le sable de la plage du Tamariz à Estoril. Une espèce de ligne d’apartheid qui sépare. D’un côté, blancs, touristes et portugais. De l’autre, les noirs, certainement portugais pour la plupart.

Vu de la jetée, de ce côté de la grève, c’est ce paysage effroyablement défini que l’on observe. “Cela fait longtemps que c’est comme ça, tous savent de quel côté est-ce qu’ils doivent aller”, en décochant un haussement d’épaules l’employé d’une des terrasses.

Mais pour Michael et Julie, touristes allemands, de 21 et 23 ans, l’image est “choquante”. “Nous n’avions jamais rien vu de tel dans les autres pays européens où nous étions en vacances” affirment Michael et Julie ignorant les incidents du week-end dernier sur cette plage et se montrent surpris par le dispositif policier bien visible.

A vu d’œil, quatre fourgonnette des équipes d’intervention rapide de la PSP (CRS), avec huit éléments dans chacune, une autre de la Police Maritime, plus une dizaine de policiers municipaux et, plus discret, mais reconnaissables, plus de une dizaine d’éléments de l’investigation criminel de la PSP (police civile). En tout ils devaient être plus de 50.

(…)Un couple de grecques, d’age moyen, s’assoient à une table et demande à l’employé ce qui se passe. Celui-ci nettoie la sueur de son front avec un mouchoir, et soupir “Aujourd’hui il ne devrait rien se passer, c’est seulement la police qui est en train de faire des exercices”. Lorsqu’il tourne le dos, il nous fait un clin d’œil. Ensuite il nous explique, presque en sourdine “c’est pour ne pas effrayer les touristes”.

“Moins de mélange il y a , mieux c’est, ils n’apportent que de la confusion”

Il confesse, qu’il est “un peu effrayé”, depuis une semaine. “Nous n’avions jamais vu une telle scène, je ne sais pas comme il n’y pas eu plus de gens blessés”, rappel-t-il. Ils s’est également habitué à voir la “ligne invisible” qui sépare les baigneur sur la grève. “Moins de mélange il y a mieux c’est, ils n’apportent que de la confusion”, dit-il naturellement, faisant de la ségrégation la loi à Tamariz.

Michael et Julie, qui ont hésité quelques minutes, finissent par retourner sur la plage. “Avec autant de policiers il ne devrait pas y avoir de problème” ils sourient. Descendent les escaliers vers le sable, suivent la passerelle droit devant et tournent à droite, vers le côté “blanc” de la frontière.

Diàrio de Noticias

(Merci à Jaime Horta pour la traduction)

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