Explosion d’une bombe dans le monde de la recherche climatique. A quelques semaines de Copenhague, un véritable “ClimateGate” a été déclenché dimanche 22 novembre 2009. Le CRU de l’université de East Anglia, auquel on doit notamment les courbes de reconstruction des températures du globe à l’appui desquelles le GIEC soutient la thèse d’un réchauffement climatique dû au CO2, a été piraté et des milliers de documents et de correspondances électroniques ont ainsi été lâchés dans la nature !
Ces mails révèlent des pratiques frauduleuses de certaines personnes très influentes dans les cercles réchauffistes, dont les travaux sont la base des rapports du GIEC. C’est la plus grande affaire de fraude scientifique depuis Lyssenko.
Le butin, de 61Mo une fois zippé, comporte 72 documents et 1073 e-mails. La BBC confirme cette information qui a mis la blogosphère anglophone en ébullition, et commence à toucher la grande presse. Un pirate aurait réussi à pénétrer les ordinateurs du Hadley Center (parfois désigné sous le vocable de CRU, Climate Research Unit), le centre d’études climatologiques de référence du GIEC, vertement critiqué par Vincent Courtillot dans ses vidéos pour refus de communiquer ses données brutes, et dont des soupçons de fraude scientifiques qui accompagnaient son directeur, un certain Phil Jones.
Real Climate reconnaît que les messages sont authentiques et tente maladroitement de les minimiser en arguant que leur contenu, qui n’était pas destiné à être publié (vrai) est “normal”, et que les phrases gênantes, une fois replacées dans leur contexte, ne le sont plus. Ah ?
Contenus : décapants
Le dossier s’appelle “FOI2009”. Le Herald Sun australien reprend l’histoire à son compte et livre des détails. Ce site met en ligne les fichiers txt sous forme de portail cherchable (belle réactivité). Selon les réchauffistes sur Twitter, le buzz est hors de tout contrôle.
Quelques exemples
Ce tableau Excel, que des internautes se sont empressés de publier sur google docs, montre les sommes considérables que Jones a collectées depuis les années 90. Plus de 13 Millions de livres sterling au total.
Des extraits intéressants (cités par Watts, Motls, The Examiner, et bien d’autres)
Les blogs des “climatosceptiques” sont en effervescence, et pour cause : certains emails font état de démarches beaucoup plus politiques que scientifiques et même de manipulation des données, comme celui-ci, qui fait référence à la fameuse courbe en crosse de hockey de Michael Mann :
“Je viens de terminer d’utiliser l’astuce Nature (ndt: la revue scientifique) de Mike (ndt: Michael Mann) qui consiste à incorporer les vraies températures à chaque série depuis les 20 dernières années (çad depuis 1981) et depuis 1961 pour celles de Keith’s (ndt: probalement Briffa) afin de masquer le déclin. (ndt: des températures….)“
D’autres font part de leurs propres doutes quant à la réalité du réchauffement :
“Le fait est que nous ne savons pas expliquer l’absence de réchauffement actuellement et c’est ridicule. Les données du CERES publiées dans le supplément d’Août BAMS 09 en 2008 montre qu’il devrait y avoir encore plus de réchauffement : mais les données sont certainement fausses. Notre système d’observation est déficient.“
D’autres évoquent la destruction de preuves, au moment de l’affaire du Freedom of Information Act qui exigeait que leurs données brutes et leurs algorithmes soient révélés :
“Peux-tu effacer tous les emails que tu as échangés avec Keith re AR4? Keith fera pareil. Peux-tu également écrire à Gene et lui dire de faire de même ? On va demander à Caspar de faire pareil.“
Ici est évoquée la tentative de masquer la période de l’Optimum Médiéval (pédiode médiévale pendant laquelle il faisait plus chaud qu’actuellement) :
Je pense que le fait d’utiliser une période de 2000 ans plutôt que 1000 répond au problème soulevé précédemment par Peck par rapport au mémo, et que ce serait bien pour essayer de “contenir” le soi-disant “OM” (ndt : Optimum Médiéval)“
On y découvre également les pressions exercées sur les revues scientifiques afin que les études réfutant le réchauffement climatique ne soient pas publiées…
“Je pense qu’il va falloir cesser de considérer “Climate Research” comme une revue à comité de lecture légitime. Peut-être devrions-nous encourager nos collègues de la communauté de la recherche climatique de ne plus soumettre d’article à ce journal ni citer d’articles de ce journal. Nous devrions aussi penser à en parler à nos collègues plus raisonnables qui siègent au comité éditorial… Qu’en pensez-vous ?“