Jo, comme il se surnomme, s’apprête à mettre la clé sous la porte. Dans sa boutique, rue de la Présentation, dans le XIe arrondissement, les étagères sont vides. « Je suis obligé de partir. Je ne peux plus travailler ici. »
L’homme, de nationalité chinoise, vend des jeans de marque. « J’ai eu jusqu’à 50 000 € de marchandises ici », sourit-il. Mais, depuis quelques mois, Jo a le sourire crispé. « Je suis la cible d’attaques organisées. À trois ou quatre reprises, des bandes se sont introduites dans la boutique et m’ont tout volé. »
À chaque fois, les agresseurs débarquent à cinq ou six, en pleine journée. Ils repèrent les modèles. Au signal du chef de bande, deux hommes bloquent le commerçant contre un mur, pendant que les autres prennent la fuite, des paquets de jeans sous le bras.
Ulcéré, Jo décide, le 14 mars, de diffuser les images de ses caméras de surveillance sur le site internet YouTube. « Les individus ne sont pas toujours cagoulés. Sur certaines vidéos, on distingue nettement les visages. » Pour lui, ces images sont des preuves. Il dépose plainte au commissariat d’arrondissement et fournit ses films sur une clé USB.
Depuis, il attend. Ses récépissés de plainte s’accumulent dans une pochette plastique. Les enquêteurs ne l’ont pas contacté. « Certains disent que les Chinois ne savent pas porter plainte. Moi, j’ai toujours fait la démarche, mais ça n’a servi à rien. »
(merci à FredBogota)
