David Desgouilles a recueilli le témoignage d’un ex-directeur de maison de jeunes à Grenoble dans les années 80. Jules D. raconte comment sa volonté de responsabiliser les «jeunes» s’est heurtée à un assistanat généralisé et à un angélisme ravageur. Pour le pire.
Dans les sorties de ski que j’organisais avec « les jeunes », ceux-ci me donnaient leurs lunettes à porter quand il n’y avait pas de soleil pour les reprendre ensuite « Tu es payé par la mairie pour t’occuper de nous. »
Deux ans plus tard, André Argouges a été assassiné par une « jeune » entrée indûment dans l’établissement, qui lui planta une paire de ciseau dans le cœur
J’ai pu engager un éducateur, Mohamed, venu des bas-fonds et qui connaissait les règles du jeu de ce milieu, qui partageait mes convictions (…) J’appris quelques années plus tard qu’il s’était suicidé. Sur ce tissu social pourri fleurit aujourd’hui le trafic de drogue dans ce qui est la ville la plus criminelle de France.
(Merci à Tetbenqwoui)