Fdesouche

Ultraviolence, loi du silence, repli sur soi, vente de stupéfiants en plein jour, les Musiciens, aux Mureaux, sont peut-être l’une des pires cités des Yvelines. Les auteurs du lynchage de Mohamed, 23 ans, sur l’autoroute A13 dans la nuit du 26 au 27 juin y habitaient. Les habitants s’inquiètent de plus en plus de l’insécurité dans laquelle ils vivent au quotidien. La mairie (Divers gauche) estime pourtant que la situation s’améliore.

Addendum : Un journaliste américain a été frappé et détroussé dans la cité sensible des Musiciens, aux Mureaux . Les faits se sont déroulés vers 18h30 ce jeudi. Le Parisien

«Même si la solidarité entre voisins est toujours là, le climat général est négatif», se désole une mère de famille qui vit aux Musiciens depuis seize ans. Le quartier, en grande partie habité par des familles d’origine étrangère, en difficulté socioéconomique, et dont les enfants sont en échec scolaire, se ghettoïse chaque jour un peu plus au grand désespoir de ses habitants.

«Il ne faut pas généraliser, il y en a qui s’en sorte, explique Jamila [prénom changé], auxiliaire de vie. Mais ceux-là ne sont plus là, ils s’en vont dès qu’ils peuvent. Il y a un sentiment d’abandon, de délaissement général», ajoute la jeune maman avant de conclure : «Vous y ajoutez la loi du silence, à cause de la peur des représailles, et cela donne une idée de notre quotidien.»

Pourtant, la ville, qui mène une politique active depuis plusieurs années, n’a pas la même analyse : «Les chiffres disent l’inverse», affirme une de ses représentantes. Depuis trois ans, les actes de délinquance auraient diminué de près de 30%, selon la municipalité. «Nous travaillons par ailleurs au désenclavement du quartier dans le cadre de la rénovation urbaine», explique la représentante.

Cambriolée le mois dernier, Jamila, se souvient encore de la réponse du commissariat : «Nous n’intervenons pas dans le quartier avant 8 heures, ni après 20 heures», lui aurait affirmé l’officier de police à l’autre bout du fil. «Mon voisin a appelé le Samu pour sa fille il y a deux semaines, et c’était la même réponse.»

Viviane, qui a grandi aux Musiciens, confirme les propos de Jamila : «Le mauvais entretien des immeubles, les dégradations, la saleté, la liste est longue, affirme l’éducatrice spécialisée. Lorsque je reviens voir ma mère, je ne reconnais plus le quartier, il ne reste que les plus pauvres, ceux qui n’ont pas le choix.» La jeune femme n’en revient toujours pas de voir des adolescents vendre de la drogue en plein jour, sans aucune crainte.

En attendant, avec l’été, et en marge de toute loi, les vendeurs de merguez sauvages ont fleuri dans le quartier, au bord des trottoirs. Signe tangible de la disparition progressive de toute règle aux Musiciens.

Le Parisien (Merci à Le Hutin)

Fdesouche sur les réseaux sociaux