[…] Car les cailleras, n’en doutons pas, sont de droite, et même d’une droite très dure, en comparaison de laquelle un Hortefeux, pour ne rien dire d’un Le Pen, font figure d’aimables sociaux-démocrates scandinaves.
Evoluant dans un univers centré sur le profit, la violence, les hiérarchies dominants-dominés et le sexisme, les cailleras n’ont qu’un projet : l’accumulation rapide et continue de biens de consommation coûteux qu’elles perçoivent comme les symboles de la réussite et du pouvoir (grosses cylindrées allemandes, bijoux en or, vêtements de marque…). […]
Hostiles à la notion de service public (elles tiennent la présence d’une autorité autre que la leur sur leur territoire pour illégitime) et à l’éducation (les bons élèves sont des bouffons, les études ne servent à rien), les cailleras croient à une société fondée sur le respect d’un chef aux prérogatives extrêmement étendues, allant jusqu’à la condamnation à mort et à l’exécution du contrevenant aux règles.
Dans leurs rapports avec les femmes, c’est l’expression d’un patriarcat traditionnel qui prévaut à l’intérieur du cercle familial, en parallèle de la réduction au rôle d’objet sexuel ou de trophée de celles qui ne sont ni des mères ni des sœurs. […]
De fait, les « quartiers difficiles » sont autant d’illustrations de ce que serait une société d’extrême-droite authentique, autant de mini-laboratoires pour sociologues cyniques. Le problème, c’est qu’in vivo, il y a tout de même des victimes…