Esther Benbassa, historienne, directrice d’études à l’Ecole pratiques des hautes études (EPHE), s’indigne des propos de Nicolas Sakozy liant immigration et délinquance et du projet de retrait de la nationalité pour les délinquants. Elle fait un parallèle avec les lois de Vichy concernant les Juifs. La déchéance éventuelle de la nationalité devrait pourtant lui être indifférente puisqu’elle affirme sur son blog que «son nom est sa vraie patrie»
” En juillet 40 déjà, on disait : « Etre français se mérite »”
Tandis que la torpeur de l’été commence à occulter le feuilleton Bettencourt, Nicolas Sarkozy se relance, tête baissée, dans sa politique sécuritaire. Les faits sur le terrain, si on prend garde aux montées de colère ici et là, n’attestent pas pourtant, jusqu’ici, de sa réussite.
Au contraire, ils étalent au grand jour son échec et l’incapacité de l’Etat à trouver des solutions viables pour changer la situation d’un pays qui n’a pas su gérer ses villes-ghettos, ni endiguer la violence, ni jeter les bases d’un possible vivre-ensemble, ni même simplement mettre en place des dispositifs susceptibles d’inclure ses populations immigrées, descendants d’immigrés ou gens du voyage.
À l’inverse, les déclarations stigmatisantes du Président donnent une légitimité au racisme. Si, quand sa popularité ne fait que chuter, elles visent à lui attirer la sympathie de l’électorat d’extrême droite pour les prochaines échéances présidentielles, elles instaurent surtout un climat policier et xénophobe.