Après le discours de Nicolas Sarkozy qui veut «réévaluer les motifs pouvant donner lieu à la déchéance de la nationalité française» de «nombreux intellectuels européens», parmi lesquels les Français Etienne Balibar, Todorov, Michel Agier, Françoise Vergès, Pierre Tevanian… ont signé un Manifeste en faveur d’une autre Europe qui défend «une politique libérée de la peur et de la xénophobie».
“il est aberrant de vouloir fermer les frontières, de fabriquer du conflit entre braves gens «de chez nous» et «racailles» venues d’ailleurs”
L’Europe est en pleine crise. Et l’on nous dit qu’il faut avoir peur : peur pour notre sécurité, peur pour notre culture, peur pour nos emplois, peur pour nos libertés, peur pour notre confort, peur pour notre avenir. Il n’y aurait pas d’alternative à l’insécurité de l’emploi, à la baisse des salaires et au rallongement de la vie professionnelle, à la transformation de nos quartiers, de nos villes et de nos pays en camps retranchés bardés de défenses contre tous les « ennemis publics » désormais répertoriés : les immigrants, les pauvres, les « autres » en général, différents de nous au point de vue culturel, religieux ou ethnique.
Mais est-ce bien le chemin sur lequel pourra progresser une Europe qui est aujourd’hui le foyer de millions de personnes venues de tous les horizons, croyants de multiples religions, héritiers de multiples cultures, entretenant des liens dans le monde entier ?
Une politique européenne ainsi conçue doit proclamer et mettre en œuvre quatre grands principes:
1. La diversité est l’essence de l’Europe. La vision d’une Europe inaltérable et pure, culturellement homogène, relève on le sait de la fiction. Mais cette fiction est terriblement dangereuse. Il nous faut rappeler inlassablement et savoir reconnaître que, dans ses plus belles réussites, l’Europe a puisé aux forces créatrices du monde entier.
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