La ligne 5 du métro parisien, Place d’Italie-Bobigny (Seine-Saint-Denis), est selon Inès El Laboudy, du Bondy Blog, une sorte d’arche de Noé où l’on peut croiser toutes sortes de gens : juifs pratiquants, musulmanes voilées, Algériens de Barbès, Roms, gays, travestis, touristes, SDF, hommes d’affaires…
Tous les jours ou presque, j’emprunte la ligne 5 du métro afin de me rendre à l’université ou au boulot. J’habite au terminus, Bobigny Pablo Picasso. La 5 prend sa source en banlieue et termine en plein cœur de Paris, Place d’Italie. Le monde entier est sur cette ligne. A Porte de Pantin monte la population juive, reconnaissable chez beaucoup aux kippas et bouclettes.
Stalingrad ensuite, où croise la ligne 2, en direction de Place de Clichy, entre autres stations. Et là, c’est le tout Pigalle qui surgit : des hommes épilés comme des mannequins, des travestis, des transsexuels. La ligne 2 donne également accès à l’Algérie, heu, Barbès, pardon. Les voiles, les odeurs de pain dans les sacs, on a l’habitude. Nous voici à la moitié du trajet, Gare du Nord, avec sa population africaine, mais aussi son grand nombre de touristes et leurs grandes valises, bouteilles d’eau à la main.
A Gare du Nord, les SDF qui dorment sur les sièges du quai montent parfois pour nous faire entendre leurs discours, qui se répètent d’un wagon à l’autre. De sacrés numéros, sur la ligne 5 ! Une jeune demoiselle rom d’une quinzaine d’années se prend sûrement pour Mariah Carey à monter si haut dans les aigus. Et son compagnon à l’accordéon. Je dois dire que tout cela me donne le sourire de bon matin.