Jacqueline Galant, députée fédérale du Mouvement Réformateur (MR), parti de centre-droit francophone, veut une loi plus sévère en matière de naturalisation. Elle estime que «même des infractions mineures» devraient suffiraient à disqualifier un demandeur.
” Mais même si l’avis du parquet est négatif, la commission passe outre : la gauche y est majoritaire…”
Jacqueline Galant planche pour septembre sur une proposition de loi destinée à durcir les conditions d’octroi de la nationalité belge. Elle proposera également de déchoir de la nationalité les personnes qui ont commis «des faits graves», ainsi que les multirécidivistes. Pour la bourgmestre de Jurbise, jamais avare d’une sortie tonitruante, la nationalité belge doit se mériter et «ne se brade pas».
Q. C’est le débat en France qui vous a donné cette idée ?
(…) chez nous, on n’ose jamais en parler de peur de se faire traiter d’extrémiste. En étant membre de la commission des naturalisations, j’ai vu passer des choses incroyables.
Q. Par exemple ?
La commission se déroule à huis clos, on ne peut jamais divulguer quoi que ce soit. Mais j’estime que lorsqu’on veut devenir belge et qu’on n’est même pas en ordre d’assurance avec sa voiture, qu’on roule sans permis de conduire, quelque chose ne va pas.
Q. Lorsque vous dites : «Toute personne qui demande la nationalité belge doit être un citoyen exemplaire», qu’entendez-vous par exemplaire ?
J’estime, par exemple, que quelqu’un qui a déjà commis un vol à l’étalage n’est pas un citoyen exemplaire. L’intégration fait aussi partie de la définition. Des gens ne parlent pas un mot de français, de néerlandais ou d’allemand, ne sont pas du tout intégrés, ne répondent même pas aux convocations de la police… Et on les naturalise quand même.