Bernard-Henri Lévy, «philosophe», revient sur ce qu’il nomme les trois erreurs de Nicolas Sarkozy : la questions des Roms et gens du voyage, la déchéance de la nationalité pour les délinquants, l’usage du mot «guerre» pour qualifier les violences du quartier de la Villeneuve à Grenoble. Il estime que ces «déclarations fracassantes, prétendument viriles» ne font «que souligner l’impuissance des Etats».
“Et c’est précisément parce que la guerre civile menace, c’est précisément parce que le lien social, partout, commence de craquer, qu’il faut tout faire pour éviter ce que les mafias-terreurs nous présentent comme inévitable”
La première fut de convoquer, à l’Elysée, le 28 juillet, au lendemain des actes de délinquance graves dont Saint-Aignan (Loir-et-Cher) fut le théâtre, un «sommet» supposé «faire le point» sur «la situation des Roms et des gens du voyage». Il n’est pas sûr, d’abord, que le palais de l’Elysée soit le bon endroit pour débattre de questions de délinquance.
Il est sûr, en revanche, qu’il y avait dans le principe même de ce sommet une façon de faire l’amalgame entre des étrangers en situation irrégulière (certains Roms) et des citoyens de plein droit, Français depuis plusieurs générations et astreints donc, à ce titre, au droit commun à tous les Français (les hommes et les femmes entrant, à leur corps plus ou moins défendant, dans la catégorie statistique et administrative de «gens du voyage». (…)
La deuxième erreur fut, dans le désormais fameux discours de Grenoble, la proposition de déchoir de la nationalité française toute personne «d’origine étrangère»qui aurait «volontairement porté atteinte à la vie d’un policier, d’un gendarme ou de tout autre dépositaire de l’autorité publique».Je passe sur le caractère ubuesque de cette notion d’origine étrangère. Car où commence l’origine étrangère ? (…)
Et puis la troisième faute, enfin, tient à l’usage même du mot de «guerre» dans la «guerre nationale» déclarée par le président, toujours à Grenoble, aux nouveaux voyous. (…)