Ni bannières, ni prêtres en aube! Les pèlerins du Tro Breiz ne seront admis que comme simples randonneurs au château des Ducs à Nantes, samedi.
Partis de Sainte-Anne-d’Auray, dimanche, les participants au Tro Breiz pensaient boucler leur périple, samedi, par une procession entre la cour du château des Ducs et la cathédrale de Nantes. Mais la direction du château a interdit aux organisateurs tout signe religieux: point de bannières ni de prêtres en soutane donc. Du coup, les prêtres attendront les pèlerins-randonneurs à l’entrée de la cathédrale.
«Cette interdiction de la procession pourrait faire sourire, ajoute l’organisateur du Tro Breiz, si ce n’est que l’on sent, sous-jacente, la volonté plus large de gommer les identités. Le Tro Breiz est un témoin, à sa façon, du patrimoine et de l’identité bretonne. Et le comble, c’est que Nantes, capitale historique de la Bretagne, ne respecte ni la culture ni la tradition bretonne. C’est paradoxal».
Cette interdiction révèle aussi une christianophobie qui annonce un mouvement de fond dont on parle peu mais qui commence à se faire sentir: la destruction d’églises, par milliers, en France, au prétexte que leur entretien coûterait trop cher, dans les cinq à dix ans…».
«La dimension religieuse est à l’origine du refus d’autoriser une procession dans la cour du château», explique, pour sa part, Jean-François Parodi, directeur adjoint de Nantes Culture et Patrimoine, gestionnaire du château des Ducs. Et de mettre en avant la neutralité du lieu: «Cet équipement municipal n’a pas vocation à accueillir des manifestations religieuses.»
Le Telegramme (merci à FredBogota)