La cour d’appel de Nîmes a examiné la demande de remise en liberté de l’un des braqueurs du MacDonald’s de la Coupole en décembre 2009. Au cours de ce hold-up sanglant avec prise d’otage un des malfaiteurs avait été tué par la police.
” Mon client a failli à un moment de sa vie, dans un moment de faiblesse …” (Me Karim Bensakina, avocat d’un des braqueurs)
Pour couvrir sa fuite, l’un des malfaiteurs avait forcé une employée à le suivre, non sans la menacer avec une arme (qui s’avérera non létale, s’apparentant à un objet factice). La procédure a établi que non seulement les policiers étaient visés par l’arme mais aussi que l’employée était sous la menace du braqueur. Un des policiers ouvrait alors le feu sur le jeune homme, qui devait décéder un peu plus tard. Dans ce laps de temps, le complice s’était laissé interpeller par la police et n’avait opposé aucune résistance.
Des propres mots de son avocat, réclamant, hier, la remise en liberté devant la chambre de l’instruction, il s’agit d’un dossier particulier qui «s’est soldé par un drame». Mais pour Me Karim Bensakina, «il faut faire la part des choses» entre les deux auteurs.
En théorie, la détention provisoire est l’exception. Reste que pour obtenir une telle mesure de libération avant un procès criminel, il faut de sérieuses garanties. Garanties que l’avocat est venu détailler devant la chambre de l’instruction. D’abord en expliquant que le jeune bénéficiait d’une formation et d’une embauche à la clé dans un très grand groupe du bâtiment. Sa formation se fera en internat, hors du Gard, a poursuivi l’avocat, demandant le placement sous contrôle judiciaire.
Pour le ministère public, cette affaire «d’une gravité extrême» avec «des individus cagoulés et armés» a troublé «gravement l’ordre public», a indiqué l’avocat général.