Lu sur causeur.fr :
” Veut-on que le pays entier ressemble un jour aux quartiers nord de Marseille parce que nous aurons tenu à rester fidèles à une Constitution faite en d’autres temps et pour d’autres mœurs ?”
Le discours prononcé par Sarkozy à Grenoble a provoqué comme on pouvait s’y attendre de nombreuses réactions. Peu variées mais nombreuses. Ce n’était pas le premier sur ce thème et sur ce ton mais on ne peut pas dire que les critiques aient brillé par leur originalité. Comme d’habitude, comme pour les peines-plancher ou l’interdiction de la burqa, les propositions avancées sont inacceptables et inapplicables, scandaleuses et anticonstitutionnelles, contraires à notre histoire et à nos valeurs. (…)
Quand les propositions présidentielles désacralisent le droit du sol ou l’irrévocabilité de la nationalité française, la plupart des analystes ont mal à la Constitution. À les entendre, c’est l’âme de la nation qui est menacée. J’ai peut-être l’âme bien accrochée, mais je ne crains pas de la voir tomber à la première secousse, au premier coup rendu ni même à la première révision des principes généreux et fondateurs de notre République comme le droit du sol (…)
Non au passeport à points ? Et pourquoi pas ? Français à l’essai ? Et alors ? Si nés de parents étrangers, vous devenez criminel multirécidiviste, si vous voulez pratiquez l’excision, la polygamie ou porter la burqa, ou rester membre, même passif, d’Al Qaïda, la France devrait pouvoir vous dire que « Non, désolés, il y a eu méprise, vous vous êtes trompés de pays, sans rancune, le monde est vaste et bon vent ».(…)