Premier explorateur européen à pénétrer dans la cité interdite de Tombouctou et à en revenir vivant, René Caillié connut la gloire à son retour en France en 1830. Pour Jules Verne, il fut “le plus intrépide voyageur des temps modernes”.
Né en 1799 dans les Deux-Sèvres, René Caillié est fils d’un ouvrier-boulanger condamné au bagne pour vol. De surcroît orphelin à onze ans, René Caillié ne bénéficie d’aucun soutien lorsqu’il se lance, seul, à la recherche de la cité de Tombouctou, rendue mythique par les récits des voyageurs arabes du Moyen-Age. Il n’a que dix-sept ans lorsqu’il quitte sa ville natale de Mauzé à pied pour se lancer dans l’aventure. Isolé et sans le sou, il s’engage dans plusieurs expéditions avant d’atteindre, après deux échecs, l’actuelle Mauritanie.
René Caillié s’aventure alors dans un territoire hostile aux chrétiens où il ne doit sa survie qu’à son courage et à ses capacités d’adaptation. Déguisé en musulman, il consigne ses notes entre les pages de son Coran. Il voyage ainsi en compagnie des Maures dont il adopte la langue et les coutumes, se faisant passer pour un pèlerin en route vers son Égypte natale. En avril 1928, il atteint son but en entrant dans Tombouctou. Mais la ville mythiques aux toits d’or s’avère n’être qu’une agglomération de constructions en terre qui menacent ruine. Au bout de deux semaines, déçu, il décide de quitter Tombouctou et de rentrer en France pour rendre compte de son voyage. Après une pénible traversée du Sahara, il visite la ville de Fès (Maroc), qui lui fait bien meilleure impression.
De retour en France, il écrit : “Ceux qui ont été longtemps absents de leur pays, et qui ont pu craindre de ne jamais y rentrer, ceux-là peuvent se faire une idée de ce que j’éprouvai en revoyant cette chère patrie !” Le 5 décembre 1828, à Paris, en présence du paléontologue Georges Cuvier, la Société de Géographie lui fait fête et lui remet la somme de 10.000 francs promise au premier Européen qui ramènerait une description de Tombouctou.
Malgré quelques critiques émises par des géographes anglais, son Journal d’un voyage à Tombouctou connaît un grand succès. René Caillié se retire ensuite dans sa région natale et devient maire de la commune de Champagne (Charente-Maritime). Usé par son incroyable périple, il meurt en 1838, des suites d’une maladie contractée en Afrique. Sa ville natale, Mauzé-sur-le-Mignon, organise chaque année la Fête à Caillié et le Festival de l’Aventure individuelle où est décerné le prix René Caillié des écrits de voyages.