D’un côté, un historien proche des milieux royalistes qui a lancé un chantier de restauration, de l’autre un maire largement soutenu par la population.
Une ruine. Où les gamins du coin s’inventaient des histoires à la « Club des cinq » entre les ronces. Aujourd’hui, une vingtaine d’années plus tard, cette chapelle a retrouvé fière allure. Reynald Sécher, « enfant du pays » et « historien reconnu dans le monde entier » (comme il se définit lui-même), choie « ce lieu de mémoire » situé dans le vignoble nantais à La Chapelle-Basse-Mer, à plusieurs centaines de mètres de la demeure où il est né.
Il l’achète en 1992. Et, très vite, met en place des chantiers de jeunes, chaque été en juillet. On s’y presse de la France entière. Et on bosse, on défriche, on cimente, on cloue. On prie aussi au milieu des truelles et brouettes, comme ça à la bonne franquette, en short, assis dans l’herbe. La vie est belle, « l’oeuvre » sort de terre.
Les Chapelains observent. Voient parmi les jeunes « des gars aux crânes rasés, en treillis et rangers ». Cette méfiance de la grande partie de la population locale, « les dégradations régulières sur la chapelle », « les vols de matériel ou de l’harmonium », Reynald Sécher en a soupé. En ce jeudi de soleil, il nous parle longuement dans ce cloître, lui aussi construit entièrement lors de ces chantiers. « J’aurais dû avoir la Légion d’honneur pour avoir fait ça », soupire-t-il pendant qu’une petite dizaine de jeunes, bermudas et tennis, s’activent à terminer un tunnel qui mène à une crypte.
« Ah ! On serait pétainistes ? !… »
« Et dire que je ne fais pas ça pour moi mais pour la population. Moi qui ai démontré qu’il y a bien eu un génocide vendéen durant la Révolution française (1), j’aurais voulu créer ici un mémorial des guerres de Vendée. Mais le maire ne veut pas nous accorder de permis. Alors on va arrêter la mort dans l’âme. Encore deux étés, et on s’en ira sauver autre chose. »
(1) Cette thèse est fermement rejetée par un certain nombre de spécialistes de cette période.
(Merci à Yob)