Contrairement à ce qui avait été annoncé il y a un mois, Pôle emploi a révisé ses chiffres du mois de décembre, révélant une hausse du nombre de demandeurs d’emploi et non une baisse. En janvier, le nombre de chômeurs a progressé de 19.500.
Nicolas Sarkozy se serait bien passé d’une telle annonce à un peu plus de deux semaines des élections régionales et en plein mouvement social chez Total. Non seulement le nombre de demandeurs d’emploi qui se sont inscrits en janvier au Pôle emploi a bondi entre + 15.900 et + 19.500 (selon les catégories considérées), mais la baisse de 18.700 personnes annoncée en catégorie A pour décembre le mois dernier a été sérieusement corrigée et s’est transformée finalement… en forte hausse. Une «quasi-stagnation», minimise ce soir le ministère de l’Emploi.
Il n’empêche. Fin 2009, le nombre de demandeurs d’emploi atteignait au total 2,65 millions de personnes en catégorie A, contre 2,61 millions annoncé il y a un mois. Soit une différence, sur l’ensemble de l’année, de 34 .400 chômeurs enregistrés. En plus.
Cette double mauvaise nouvelle pour l’exécutif remet en cause les déclarations du président de la République, le 25 janvier dernier lors de son émission de télévision sur TF1. Le chef de l’État avait alors affirmé que «les Français verront le chômage reculer dans les semaines et les mois qui viennent». Certes, l’année n’est pas terminée, elle ne fait même que commencer. Mais la forte hausse de janvier et la correction surprise des chiffres de décembre jettent le trouble sur la promesse présidentielle qui avait alors beaucoup surpris à l’époque. La prévision de Nicolas Sarkozy contredisait également les projections officielles de l’Unedic qui faisait alors état d’une augmentation de 21.000 demandeurs d’emploi sur 2010.
Et, pour ne rien arranger, cette hausse en janvier s’explique notamment par l’augmentation du nombre de seniors au chômage et par l’aggravation du chômage de longue durée… Par ailleurs, le nombre de radiations administratives a progressé en janvier de 8,7% sur un mois, et celui des “cessations d’inscription pour défaut d’actualisation”, de 4,1%.
Ironie de l’histoire, il n’y a eu aucune rupture d’embargo – contrairement aux mois précédents – sur les données du mois de janvier ni même aucune fuite qui a filtré dans la presse. On comprend mieux maintenant pourquoi !
(Merci à Christopher Johnson)
Pour mémoire voici un documentaire présentant les différentes techniques utilisées pour masquer le nombre réel de chômeurs en France:
Comment taire les chiffres du chômage ?
Partie 1:
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Partie 2:
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