Durant le mois de juillet 2010, le député socialiste bruxellois Emin Özkara (PS) s’est rendu en Turquie pour effectuer un service militaire de 21 jours dans le camp de formation militaire de Burdur. Dispensé de service militaire en Belgique depuis la création d’une armée professionnelle, le mandataire belgo-turc qui désire garder sa double nationalité est forcé d’effectuer, avant ses 38 ans, un service militaire de 21 jours s’il accepte de payer la somme de 5.112 euros au Trésor turc (…) Ce système de dövizli askerlik est perçu en Turquie comme une faveur payante (5.112 euros) accordée aux citoyens turcs résidant à l’étranger qui échappent ainsi à un service dans les zones de conflit à la frontière turco-irakienne.
Pendant la formation militaire, tout soldat (dont Emin Özkara) prête le serment suivant :
En paix ou en guerre, sur terre, sur mer ou dans les airs, toujours et partout, à mon peuple et à ma république, je jure de rendre service de manière juste et sincère, obéir aux lois et à l’ordre, défendre l’honneur de l’armée et la fierté du drapeau turc en les considérant plus importants que ma vie, de sacrifier avec plaisir ma vie le cas échéant à la patrie et à la république.
(…) Emin Özkara n’est pas le seul mandataire belgo-turc ayant effectué un service militaire dans son pays d’origine pendant l’exercice d’un mandat public en Belgique. Avant lui, l’ex-député fédéral Cemal Cavdarli (LDD, ex-SP.A) avait effectué son service militaire pendant les vacances parlementaires belges. Sevket Temiz (conseiller communal PS à Bruxelles-Ville, ex-MR à Schaerbeek) s’est également rendu en 2009 pour finaliser son service militaire en Turquie, de même que notamment Sadik Köksal (MR à Schaerbeek). Le cas le plus mystérieux reste celui d’Emir Kir (PS), secrétaire d’Etat bruxellois, qui à cause de son âge ne peut théoriquement plus échappé au service militaire mais M. Kir bénéficierait d’une dispense spéciale, d’après des mandataires locaux à Emirdag, accordée par le Président turc Abdullah Gül en échange de propagande en faveur du parti gouvernemental islamo-conservateur AKP.
Il n’y a pas de cas rapporté de député turc ayant effectué un service militaire dans un pays étranger pendant l’exercice de ses mandats.
Parlamento (merci à Vent du Nord)