Lancée en 2005 par la ville des Mureaux, la décohabitation des familles polygames se révèle compliquée en raison de la résistance d’une partie de la communauté africaine. La ville avait profité de la rénovation urbaine en 2005 pour inciter les familles polygames à décohabiter, c’est-à-dire à trouver un appartement à l’une des épouses d’un mari. Mais l’opération patine. En cinq ans, seulement une vingtaine de familles sur les soixante concernées ont décohabité.
« Je suis d’accord pour décohabiter, mais pas pour divorcer », affirme Fatoumata, maman de cinq enfants, arrivée en 1982 dans le quartier des Musiciens après son mariage avec Ibrahim au Sénégal. Quelques années plus tard, son époux décide de prendre une seconde femme. Fatoumata l’accepte, c’est la coutume. En 1995, elle se met alors en quête d’un appartement. « Mon mari n’était pas contre, c’était mieux pour les enfants, pour tout le monde », assure la mère de famille. Mais elle se heurte au manque de logements et à l’administration : « Ils me disaient que je devais divorcer si je voulais obtenir un appartement, mais j’ai toujours refusé », explique-t-elle fièrement.
Bernard Durupt, maire-adjoint chargé du logement, connaît ces histoires et les failles du système : « Nous nous sommes même retrouvés avec des femmes qui ont accepté la décohabitation et le divorce, puis qui se sont retrouvées enceintes de leur ex-mari », raconte l’élu.
Source : Le Parisien