La poste de Plan-les-Ouates (Canton de Genève) a été braquée samedi 14 août. Encore un coup des «bad boys» des banlieues de Lyon, haut lieu de la grande criminalité française ? Ces délinquants sont jeunes, organisés, hyperarmés, déterminés et utilisent des armes de guerre et des explosifs. La Suisse romande est leur terrain de chasse. L’argent volé sert essentiellement au trafic de stupéfiants.
“Pour eux, la Suisse est un beau coffre-fort avec des retraités qui ne bougent pas une oreille ”
Cambriolage à la voiture bélier, braquage à main armée et à l’explosif, prise d’otage, vols de voiture spectaculaires. Ces coups d’éclat d’une rare violence en Suisse romande égrènent toujours plus le quotidien de Genève à Lausanne, et ailleurs. Ils se terminent souvent dans les banlieues lyonnaises. Adresse où la police pêche soit les auteurs, soit la voiture – généralement calcinée – qui a servi à la fuite.
Ces banlieusards sont jeunes, dangereux, déterminés et organisés, répète la police. Mais qui sont-ils vraiment? Le Matin Dimanche a posé la question à Jérôme Pierrat (39 ans). Un journaliste spécialiste de la haute criminalité française qui a écrit «La mafia des cités».
«Les criminels des banlieues françaises ont les yeux qui brillent lorsqu’ils entendent parler de la Suisse. Pour eux, votre pays est un beau coffre-fort avec des retraités qui ne bougent pas une oreille. Ils en ont l’image d’un eldorado où il est simple de se servir», témoigne le journaliste.
Certaines banlieues sont aujourd’hui les centres de la grande criminalité française (stupéfiants, braquages, vols de voiture). Les cités ne sont pas criminogènes en soi. Dans une banlieue, ce sont cinq gamins, sur 300, qui posent problème, analyse Jérôme Pierrat. Mais cette minorité a basculé de la petite délinquance au grand banditisme au début des années 1990.
Il n’y aurait pas un profil type des criminels de banlieue. Ils ressemblent à des gens normaux, «comme vous et moi», décrit le journaliste. «Certains habitent même chez leurs parents.» D’autres ont parfois un métier qui leur sert de couverture. Ces voyous commencent tôt à faire du crime leur métier. L’apprentissage débute vers 18 ans. Pendant dix ans, ils font leurs expériences, sur le terrain et en prison. Ils deviennent multirécidivistes et commencent à avoir un casier long comme le bras. Les caïds ont aujourd’hui entre 35 et 40 ans. «Ils font partie de la première génération née dans les banlieues.»
Suite sur Le Matin (Merci à koz-tj)
