François Fillon est sorti mardi du silence dans lequel il se cantonnait depuis le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy sur la sécurité pour mettre en garde contre une “instrumentalisation de la lutte contre l’immigration clandestine”, aussi bien à gauche qu’à droite.
Alors que la virulence des attaques de Dominique de Villepin contre la politique sécuritaire à l’oeuvre focalisait l’attention, une réunion de ministres sur les Roms à Matignon non annoncée à l’agenda, a mis François Fillon au premier plan du dossier.
Le Premier ministre a appelé à agir “avec fermeté, continuité et justice, sans laxisme ni excès“, dans ce dossier dont le chef de l’État a fait une priorité de l’été.
La lutte contre l’immigration irrégulière ne doit pas être instrumentalisée de part et d’autre. La tradition humaniste de la France va de pair avec le respect de ses lois par tous ceux qui se trouvent sur son territoire”
Après le discours de Grenoble du 30 juillet, plusieurs membres de la majorité avaient multiplié les initiatives sécuritaires, dans une “course à l’échalote” dénoncée à gauche mais aussi à droite. “La très grande majorité des reconduites dans les pays d’origine sont volontaires“, soulignent les services du Premier ministre.
François Fillon, donné par certains comme sur le départ de Matignon, à l’occasion du prochain remaniement, n’avait pas encore évoqué le sujet depuis la fin juillet, un silence qui a pu être interprété comme un désaccord avec cette stratégie de reconquête d’une partie de l’électorat populaire tenté par le FN.