Poursuivi pour «détournements de fonds publics» et «abus de confiance» pour 21 emplois présumés fictifs lorsqu’il était maire de Paris, Jacques Chirac aurait secrètement ficelé un protocole d’accord avec l’UMP et Bertrand Delanoë, révèle Le Canard enchaîné.
Selon ce protocole d’accord, l’UMP s’engage à reverser les trois quarts de la facture des emplois de complaisance qui valent à Jacques Chirac d’être renvoyé en correctionnelle, soit un total de 1,65 million d’euros. 550.000 euros resteraient aux frais de l’ancien président.
«En échange, la ville retirera sa constitution de partie civile». Ce retrait permettrait à Chirac, dont le procès est attendu fin 2010 ou début 2011, «de se retrouver sans adversaire ni accusation face au tribunal, puisque le parquet a déjà fait savoir qu’il allait requérir la relaxe».
Dès avril 2007, le Canard enchaîné affirmait qu’en échange du soutien de Jacques Chirac à sa candidature, Nicolas Sarkozy s’était secrètement engagé en cas de victoire à la présidentielle à «éviter au président sortant tout retour de flamme judiciaire». Un proche de Chirac avertissait alors que «les promesses peuvent être oubliées, mais nous avons pris des garanties». «C’est du rapport de forces, du donnant-donnant. On a des dossiers sous le coude».”
Du côté de l’Elysée, plusieurs conseillers «prêchent pour que le bureau politique de l’UMP refuse de signer le chèque». Non seulement «par crainte d’une réaction négative de l’opinion publique», mais aussi parce que «légalement, il serait impossible à l’UMP de payer pour des employés fantômes».
Fin juillet, au cours d’un déjeuner amical dans un restaurant parisien, Nicolas Sarkozy avait proposé au couple Chirac l’aide de l’UMP pour rembourser le «dédommagement» réclamé par la mairie de Paris.