Le problème des migrants vivant avec le VIH/sida, souvent défini comme problème des étrangers ou de leur culture d’origine, est aussi un problème de la société française vis-à-vis des étrangers.
[…] Cependant, comme aujourd’hui dans certains discours d’extrême droite, les étrangers étaient assimilés à des périls sociaux et sanitaires alors que, paradoxalement, des documents officiels avaient montré que la majorité des étrangers arrivaient en France indemnes de maladies graves : la plupart des problèmes de santé dont ils souffraient étaient des pathologies d’acquisition attrapées dans le pays d’accueil. […] La plupart d’entre eux migrent pour des raisons économiques et ne découvrent leur statut sérologique qu’une fois en France, plusieurs mois après leur arrivée sur le territoire. […] Malgré leur niveau d’études élevé, notamment chez les personnes vivant avec le VIH, leur origine et leur statut d’étranger les confrontent à des formes de discriminations légales et illégales pour l’accès à l’emploi et à l’assurance maladie. […] Si les coûts de prise en charge des étrangers, et notamment ceux en situation irrégulière, sont légèrement supérieurs à ceux de la population générale (2385 euros contre 1788 euros), ils sont surtout liés au retard dans l’accès aux soins et aux effets des restrictions des politiques d’immigration qui les transforment en étrangers en situation irrégulière. […] Le choix d’un modèle de lutte contre le sida basé sur le refus de dépistage aux frontières des étrangers entrant sur le territoire et la responsabilisation du malade a sans doute contribué à l’augmentation du nombre de cas liés à l’immigration.(Merci à c0Qzee)