En visite la semaine dernière à Marseille, le nouveau secrétaire d’État algérien chargé de la communauté nationale à l’étranger, Halim Benattallah, a indiqué qu’Alger «gèle» actuellement sa participation au financement de la grande Mosquée de Marseille, un projet de 22 millions d’euros. L’Algérie n’a pas apprécié le changement de direction de l’association “La Mosquée de Marseille”.
” Le travail de lobbying en direction de l’Algérie a porté ses fruits ”
Le président sortant, Nourredine Cheikh, a été battu par celui qui était auparavant secrétaire général de l’association, Abdherramane Ghoul. Reste que les partisans de Nourredine Cheikh ont crié au complot et à la fraude – sans pour autant pouvoir déposer plainte. Dans un communiqué, le “Collectif des associations algériennes et franco-algériennes de Marseille” se félicite de cette décision de l’État algérien.
Le simple intitulé du collectif montre bien ce qui est en fait en jeu : la place de l’Algérie dans le financement, et donc dans la gestion, de la future grande mosquée de Marseille. Ce collectif semble donc estimer que, puisque les Algériens et les Franco-algériens représentent au moins 60% des musulmans de Marseille, cette place doit être prééminente.
Ce n’est pas la position d’Abdherramane Ghoul, qui, tout en remerciant l’Algérie de ce qu’elle a déjà fait pour la Grande Mosquée, et même s’il a réservé à Alger sa première visite en tant que président de l’association, estime que cette Grande Mosquée doit être l’affaire de tous les musulmans, qu’ils soient Comoriens, Sénégalais, Algériens, Maliens, Marocains, Tunisiens ou autres.