Comme treize autres de l’enseigne française, le Quick de Montreuil ne sert désormais plus que de la viande halal dans ses sandwichs. Mais tout le monde n’est, semble-t-il, pas au courant de cette mutation. Eric Azan, le propriétaire franchisé de ce Quick se défend de faire du communautarisme.
” l’islam prend de l’ampleur dans nos vies et de plus en plus de place dans notre quotidien sans qu’on l’ait décidé (Guy, un client de Quick) ”
Quoi? Vous voulez dire que j’ai mangé halal? Carrément? Vous êtes sûr?» tousse Cathy, 43 ans, qui finit de déjeuner avec sa collègue Laëtitia 46 ans. «Je ne savais pas. Où est ce que c’est écrit?» On lui désigne l’affichette sur la porte d’entrée du restaurant. «Je l’ai pas vue. Ils pourraient quand même le préciser de façon plus visible.» Les deux costumières y devinent «un malaise». Sophie finit son repas avec son fils. Elle aussi ignore qu’elle a mangé halal. «Je ne suis pas musulmane mais ça ne me dérange pas», dit cette trentenaire montreuilloise.
Eric Azan, propriétaire franchisé de ce Quick «depuis dix ans», n’a pas d’états d’âmes de ce type. Il se défend de faire du prosélytisme. «De par mes origines (juives, ndlr), je n’ai évidemment pas le sentiment de faire le jeu du communautarisme musulman.»
Cette mutation au halal, «Quick me l’a proposée et je l’ai acceptée. J’aurais très bien pu refuser», assure le franchisé. Son établissement a été sélectionné pour cette opération par Quick France après une analyse de ses ventes. Il se défend de vouloir attirer spécifiquement une clientèle musulmane. «Ca n’est pas dans ce sens que cela a été fait. C’est un Quick comme les autres. Notre offre s’adresse à l’ensemble du public, le restaurant n’est fermé à personne.» Non, l’absence de grandes affiches annonçant l’opération n’est pas le signe qu’il craint de se couper de la clientèle non-musulmane.
Libération(Le quotidien a décidé de ne pas ouvrir cet article aux commentaires.