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La France se lance dans une grande expérience : introduire plus de diversité dans ses grandes écoles, ces établissements essentiellement blancs et réservés aux élites d’où sortent ses cadres et dirigeants s’ouvrent non sans inquiétude à la mixité sociale.

Le gouvernement presse les grandes écoles d’accueillir 30 % de boursiers, soit trois fois plus que le pourcentage actuel des plus sélectives d’entre elles. Cependant cette demande [lancée par Jacques Chirac en 2006 et reprise par Nicolas Sarkozy] suscite la colère de l’opinion publique, qui redoute qu’elle n’aille à l’encontre de l’idéal français d’une méritocratie aveugle aux races, aux religions et aux origines ethniques (…)

La France aime s’imaginer comme un pays aux valeurs républicaines, une méritocratie dirigée par une élite hautement qualifiée, issue d’un système éducatif très compétitif.

Le résultat, selon les détracteurs du système, est la perpétuation naturelle d’une élite riche et blanche qui offre à ses enfants les codes sociaux, le soutien financier et la culture générale nécessaires pour réussir les concours d’entrée. Les grandes écoles, pour leur part, craignent que le gouvernement ne sacrifie leur excellence sur l’autel d’impératifs sociaux. (…) Certains se demandent comment mesurer la diversité, dans un pays où il n’y a pas de statistiques officielles qui intègrent races, religions et origines ethniques.

Le terme “quota” est banni. On préfère considérer que les citoyens les plus pauvres ont des origines plus diverses, avec une proportion bien supérieure de musulmans, de Noirs et d’immigrés de la deuxième génération. Ce qui n’empêche pas le gouvernement de se demander si les concours ne seraient pas trop tributaires d’une bonne connaissance de l’Histoire et de la culture françaises (…)

Courrier international New York Times

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