Avec son livre “L’Allemagne court à sa perte“, dans lequel il décrit les risques que l’immigration musulmane ferait peser sur l’Allemagne, l’économiste Thilo Sarrazin a lancé un débat que nul n’aurait imaginé il y a encore deux semaines. Pourtant ses propos rencontre un écho certain dans la population allemande comme en témoigne la presse.
«L’intégration doit être le méga-thème de l’année prochaine», a déclaré, vendredi 3 septembre, un porte-parole du SPD. Angela Merkel qui, avant même la publication du livre, lundi 30 août, s’était démarquée des propos tenus par son auteur, accorde ce vendredi une interview au quotidien turc Hürriyet (très lu en Allemagne), dans lequel elle estime que toute la société est «blessée» par les déclarations de M. Sarrazin.
Pour la chancelière, il ne saurait y avoir ni «assimilation forcée» ni «perte des racines» en cas d’immigration mais cela «signifie naturellement» que les immigrés doivent «apprendre l’allemand et se soumettre aux lois allemandes».
Les partis politiques sont d’autant plus ébranlés que, malgré les condamnations des outrances de M. Sarrazin – elles viennent de lui coûter son poste au directoire de la Bundesbank –, les Allemands semblent en grande partie d’accord avec la tonalité générale de ses propos.
Du quotidien populaire Bild à l’hebdomadaire intellectuel Die Zeit, tous les médias font le même constat : l’opinion publique approuve massivement les thèses énoncées par Thilo Sarrazin comme d’ailleurs une partie des militants du SPD.