“L’écologie, ça commence à bien faire” déclarait Nicolas Sarkozy en évoquant la compétitivité des entreprises et des agriculteurs français. Cette détermination ne s’applique pas aux plus démunis qui sont priés d’apprendre à économiser l’énergie !
Le 23 mars dernier, François Fillon annonçait : ” l’abandon du projet de loi portant sur une contribution climat énergie, plus connue sous le nom de taxe carbone “, au fait que celle-ci devait être européenne “ pour ne pas plomber la compétitivité” des entreprises françaises.
Et Nicolas Sarkozy de surenchérir : “ Nous n’imposerons pas à nos industriels des contraintes si, dans le même temps, on autorise les importations venant de pays qui ne respectent aucune des règles environnementales à inonder nos marchés” – Source Le Monde
Cette mansuétude à l’égard de nos entreprises, par les premiers responsables de l’état, ne semble toutefois pas, s’étendre aux plus démunis de tous les français.
En effet, Valérie Létard, la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’écologie, ambitionne de faire former les 30 000 travailleurs sociaux afin qu’ils apprennent aux : “ publics en difficulté” à lutter ” contre la précarité énergétique “, en leur faisant découvrir des “ gestes du développement durable“.
Et que va t-on apprendre à ces “publics en difficulté” ?
Entre autre : ” … / … à laver son linge à 40°C en programme court (180 euros d’économie annuelle), à couper son ordinateur (30 euros d’économie) ou son téléviseur (55 euros)” … / … ” et la secrétaire d’état d’ajouter sans rire, que ces formations permettront de : ” … / … changer leurs comportements et en voir un bénéfice immédiat pour leur pouvoir d’achat “
Ce qui fait dire au délégué général de la Fondation Abbé-Pierre, Patrick Doutreligne, reprenant une célèbre phrase de Coluche : “Si c’est pour dire, dites-moi ce qui vous manque, je vous apprendrai à vous en passer… / … ” . De son côté, Evelyne Rossignol, assistante sociale en Indre-et-Loire, fait remarquer que : “Les familles en grande difficulté ne disposent pas de nombreux appareils électriques“
Ce qui n’est, d’ailleurs pas, l’avis de Gérard Hamel, le député maire UMP de Dreux, dont la ville a obtenu la 10 ème place obtenue au classement des villes les plus pauvres de France: ” La grande misère n’existe pas autant que les chiffres officiels le laissent croire. Il n’y a pas de grande misère à Dreux, car l’économie souterraine est là. Pendant la campagne, j’ai été interpellé par une famille africaine qui voulait me demander de l’aide. Au domicile de cette famille, j’ai constaté qu’il y avait tout le confort. Et mieux que le confort, avec home-cinema et ce qui va avec : téléphonie mobile, vêtements de marque … / … ” – Source La République du Centre
Et oui, il faut savoir que depuis que l’UMP est majoritaire dans les assemblées de ce pays, il n’existe plus de pauvres mais essentiellement des “faux pauvres“, vivant de l’industrie souterraine et qui se complaisent dans l’assistanat, dénoncé avec virulence par Laurent Wauquiez, le ministre … des chômeurs et précaires de l’emploi !
Mais ce n’est pas une raison, pour que ceux-ci ne soient pas convertis aux questions environnementales, comme l’explique Valérie Létard : ” L’objectif est de former les gens qui sont au contact des publics précaires, souvent sous-informés sur les questions environnementales et qui risquent d’être à la fois victimes des fractures sociale et environnementale ” – Source France Soir
Fracture sociale ! Et dire qu’on avait oublié cette “formidable“ invention d’Henri Guaino pour la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 1995 !
En fait comme le font remarquer plusieurs associatifs ou syndicalistes, madame Létard se moque du monde en cumulant dans son discours, des promesses jamais tenues tant en termes de “fracture sociale” que de “pouvoir d’achat !”
” Didier Rosez, secrétaire général de FO fonction publique territoriale, interrogé par le journal Le Monde, s’est montré sarcastique : ” Parler d’économie d’énergie à celui qui peine à boucler son budget, ce n’est pas gagné … / … ” – Source Le Monde
Et comme bien entendu, l’état se doit de faire des économies budgétaires, cette “merveilleuse” idée de conversion des démunis à l’écologie positive sera financée par : Les collectivités locales !
En effet, comme le font remarquer les syndicats : ” … / … Le coût de la formation, d’une durée de deux à trois jours, sera pris en charge par le montant de la cotisation versée par les collectivités locales au Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT) … / …”