Ce matin dans l’émission Le Choix de Yves Calvi sur RTL
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=fG0t2-v-5m0[/youtube]En 2009 l’INRA se penchait sur l’abattage rituel :
Dans un rapport intitulé “Douleurs animales, les identifier, les comprendre, les limiter, douleurs animales, les identifier, les comprendre, les limiter chez les animaux d’élevage”à la demande du Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche et du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, l’INRA présentait son rapport d’expertise réalisé en décembre 2009 dans lequel était abordé le thème de l’abattage rituel.
Les abattages rituels par saignée sans étourdissement, conformes aux règles religieuses du judaïsme et de l’islam, restent autorisés en France par dérogation, au nom de la liberté de culte. Le judaïsme et l’islam ont en effet en commun de n’autoriser la mise à mort que d’animaux conscients. Les deux confessions s’opposent donc à l’insensibilisation effectuée préalablement à la saignée. La directive 93/119/CE fait obligation d’insensibiliser les animaux de boucherie avant de les saigner, mais consent un statut d’exception aux abattages rituels par saignée directe. Divers mouvements militants préconisent un étiquetage des produits spécifiant “abattu selon un rite
religieux”. En effet, le jeu des circuits de commercialisation conduisant nécessairement une partie des viandes abattues rituellement sur des étals non confessionnels, cette mention permettrait d’informer les consommateurs soucieux du bien-être animal et qui seraient désireux d’éviter cet abattage – avec le risque toutefois d’une possible discrimination de ces produits pour des raisons autres que la douleur des animaux.
Dans le cas particulier de l’abattage rituel, l’animal n’est pas étourdi lors de la saignée. Le cou est coupé en un seul geste avec un couteau long très affûté. Le sacrificateur coupe la peau, les différents muscles, la trachée, les carotides communes, les jugulaires et le nerf vague, mais épargne la moelle épinière, les artères et les veines vertébrales qui restent donc intactes. La transsection des artères cause une perte de pression artérielle qui ralentit les échanges, entre le sang et les organes, y compris le cerveau, notamment de nutriments et d’oxygène
provoquant dans des délais variables une perte de conscience, puis la mort. L’efficacité de l’abattage rituel en termes d’induction d’inconscience est variable selon les espèces, mais aussi selon des aspects techniques liés au sacrificateur, à son équipement et enfin en fonction de l’animal lui-même. Chez le mouton, l’inconscience s’installe rapidement, après 14 secondes en moyenne. Chez les veaux et les bovins adultes, on observe une grande variabilité dans la perte de conscience des animaux, avec des extrêmes de 8 secondes à 14 minutes, qui s’explique par la formation de faux anévrismes dans les durées les plus longues. En l’absence de tels “anévrismes”, un EEG isoélectrique est obtenu entre 36 et 54 secondes. Des études, limitées en nombre, sur le terrain montrent que les faux anévrismes concerneraient 17 à 18% des animaux lors d’abattages musulman (halal) et juif (shechita). De plus, chez les volailles, comme chez les bovins, selon l’abattoir et l’efficacité de l’opérateur, la saignée manuelle donne des résultats très variables en termes de délais de perte de conscience.
Par exemple, chez le poulet, selon que la saignée effectuée est uni- ou bilatérale, la perte de conscience varie de 60 à 120 secondes. D’autres sources potentielles de douleur sont possibles pendant la saignée chez l’animal non ou mal étourdi, comme l’aspiration du sang chez les bovins ou des problèmes techniques chez les volailles (section de la moelle épinière lors de la saignée), mais aucune étude ne permet d’affirmer actuellement l’existence d’une douleur associée à ces pratiques.
Conclusion
Certaines pratiques et conditions d’élevages et d’abattage, motivées par des considérations multiples (zootechniques, sanitaires et culturelles), sont douloureuses ou potentiellement douloureuses
Faux anévrisme : terme proposé par Neville Gregory. Dans ce cas, suite à la transsection de l’artère, du sang s’infiltre entre la partie extérieure de la paroi de l’artère et la gaine de tissu conjonctif qui l’entoure. La paroi de l’artère enfle ce qui limite le flux de sang qui quitte l’artère coupée. Pour que cela se passe, l’artère doit se rétracter dans la gaine après la coupe.
Expertise scientifique collective “Douleurs animales”