Pour la deuxième année consécutive, les représentants de l’Etat et le Conseil français du culte musulman (CFCM) se sont réunis autour d’un repas officiel, mardi 7 septembre. Si le CFCM voit son autorité se renforcer aux yeux des autorités, son président, Mohammed Moussaoui, a exprimé son inquiétude sur la «stigmatisation» dont seraient victimes les musulmans en France.
A la table centrale, où se trouvaient les principales personnalités politiques et religieuses, l’atmosphère était amicale et détendue. Outre Brice Hortefeux, Fadela Amara, Eric Besson, Nadine Morano, étaient présents Gilles Bernheim, Grand Rabbin de France, André Vingt-trois, président de la conférence des Evêques, Claude Baty, président de la Fédération protestante et Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris.
Évoquant les actes anti-musulmans, Hortefeux a déclaré : «Mieux on connaît ses ennemis, mieux on les combat». S’appuyant sur un sondage récent, le président du CFCM a rappelé que «40% des Français jugent la pratique musulmane incompatible avec la vie en société.» Le résultat «le plus mauvais depuis vingt ans», qu’il explique par «l’instrumentalisation» et la «stigmatisation» dont sont victimes les musulmans de France depuis plusieurs mois.
Parmi les projets du CFCM, figure la publication d’une charte halal avant la fin de cette année 2010. Quant à la question des Roms, les instances musulmanes sont jusque-là restées silencieuses estimant que le dossier est «très complexe».