Angela Merkel est de plus en plus critiquée par des conservateurs allemands aux yeux desquels son attitude centriste sur des questions à forte charge émotionnelle comme l’immigration peut susciter la création d’un nouveau parti de droite préjudiciable à son gouvernement.
La désaffection des conservateurs amorcée sous la “Grande Coalition” que Merkel avait formée avec le centre gauche de 2005 à 2009 semble culminer, en partie sous l’effet de querelles publiques sur des sujets tels que l’immigration, le service militaire, les baisses d’impôts, l’énergie nucléaire et même le rôle de l’Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale. Selon Klaus-Peter Schöppner, de l’institut de sondage Emnid, près du tiers de ceux qui ont voté pour la CDU l’an dernier lui refuseraient aujourd’hui leur soutien, et 70% des personnes consultées disent à peine voir de différence entre la CDU et les sociaux-démocrates (SPD).
Erika Steinbach estime que l’écart entre les dirigeants de son parti et les conservateurs a éclaté au grand jour lorsque les premiers ont reproché à l’économiste SPD Thilo Sarrazin ses propos désobligeants sur les immigrés musulmans et les juifs, propos qui ont entraîné sa démission de la Bundesbank. Les sondages font apparaître un large mouvement de sympathie envers Sarrazin, et Steinbach a dit considérer comme une erreur de l’avoir attaqué “comme les gens de gauche“.
