Il a vécu et il est mort dans le secret : Robert Barcia, alias Hardy, co-fondateur du parti trotskiste Lutte ouvrière, est décédé le 12 juillet 2009 à Créteil. Sa mort n’a été révélé que jeudi par le site Marianne2.fr. Il fut une des figures les plus mystérieuses de la politique française.
«Hardy nous avait demandé explicitement et solennellement de ne rien dire», a expliqué à l’AFP Arlette Laguiller, figure historique de LO. Réputés pour leur discipline, les militants du mouvement -quelques milliers- ont respecté la volonté du père fondateur de l’organisation. Et pourtant, «tous les camarades étaient au courant», a déclaré au JDD.fr l’actuelle porte-parole de LO, Nathalie Arthaud.
Une mort cachée, à l’image d’une vie menée dans l’ombre: l’existence du dirigeant trotskiste, aux manettes de Lutte ouvrière depuis sa fondation en 1968, n’a été connue du grand public qu’à la fin des années 90, qui découvrira alors un homme de plus de 70 ans, aux cheveux frisés grisonnants et aux petites lunettes.
Né à Paris le 22 juillet 1928 dans un milieu ouvrier, Robert Barcia milite très jeune. En 1943, à 15 ans, il s’engage dans un groupe clandestin de la jeunesse communiste, et fera plusieurs mois de prison pour avoir distribué des tracts. Marqué par le meurtre d’un de ses camarades du PC dans le cadre d’une purge interne, il rejoint alors le trotskisme.