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Hausse du forfait hospitalier, déremboursements de médicaments, moindre remboursement des consultations médicales… Depuis quelques années, les gouvernements ont accumulé les mesures d’économies pour colmater le trou de la Sécurité sociale. Résultat, les Français ont été obligés de mettre un peu plus la main au porte-monnaie pour se soigner.

C’est à partir de 2005, véritable année de rupture, que la part des dépenses “de soins et biens médicaux“* restant à la charge des ménages a commencé à augmenter. Celle-ci est passée de 8,4 % à 9,4 % en 2009, selon la commission des comptes de la santé. Parallèlement, la part assumée par la Sécurité sociale de base, pourtant restée à peu près stable entre 1995 et 2005, a diminué : elle est passée de 77 % à 75,5 % en quatre ans. Une tendance en partie absorbée par les complémentaires santé (de 13, 2 à 13, 8 % en 2009). Mais pas totalement.

Ce phénomène devrait-il se confirmer alors que le gouvernement a dans ses cartons de nouvelles mesures pour limiter la progression des dépenses de santé à 2,5 % en 2011 ?

C’est fort probable. Si le déficit de l’Assurance maladie peut tout juste être limité à 12 milliards d’euros, les dépenses de services et de soins médicaux ne cessent d’augmenter, même de façon ralentie. En 2009, elle a atteint 2.724 euros par Français, à 9,2 % du PIB, en hausse de 2,8 % en valeur par rapport à l’année précédente.

Face à cette tendance, le taux de remboursement global de la sécurité sociale tend effectivement à s’éroder, mais les dépenses, elles, continuent d’augmenter fortement pour la prise en charge à 100 % des affections de longue durée.

Au final, note la commission des comptes de la santé, la France reste “l’un des pays développés où la prise en charge des dépenses de santé par les fonds publics est la plus importante, et où le reste à la charge des ménages est le plus limité. Seuls le Luxembourg, les Pays-Bas, la République tchèque et les pays scandinaves (Danemark, Islande, Norvège, Suède) et le Japon ont une prise en charge publique plus importante que la France.” Et encore, chez nous, les dépenses à la charge des ménages sont inférieures à celles engagées par ces pays, à l’exception des Pays-Bas.

*Un chiffre qui représente les 4/5es des dépenses courantes de santé. Le reste est composé des soins aux personnes âgées en établissement, des indemnités journalières versées par l’Assurance maladie, des subventions reçues par le système de santé, des dépenses de prévention…

Le Point

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