L’ancien ministre d’Etat français, Jean-Pierre Chevènement, a animé, dimanche soir, au Centre culturel français à Oran (Algérie) une conférence intitulée «République, laïcité et religions» devant un parterre hétéroclite de personnalités de la ville. Il a affirmé que «la laïcité n’est pas incompatible» avec la religion musulmane.
“si la laïcité est tolérance, l’Islam est à même de comprendre cela, ce qui n’est pas le cas du catholicisme”
De son passage en Algérie et plus précisément à Oran, en tant qu’appelé du contingent ensuite à l’administration de la préfecture d’Oran Jean-Pierre Chevènement a gardé un souvenir indélébile du pays, un amour sans limites aux Algériens et la découverte du fait colonial, du combat de l’Algérie et de la position difficile de la France. «J’ai découvert la générosité du peuple algérien et son courage et j’ai appris à aimer le peuple algérien jusqu’à aujourd’hui», dira-t-il en substance.
M. Chevènement, attaquant le thème de sa conférence, parlera longuement de la place de l’Islam en France en affirmant qu’«il avait pleinement sa place à la table de la République» et qu’avec l’installation du Conseil français du culte musulman, le CFCM, en 1989, beaucoup de problèmes rencontrés par les musulmans de France ont été réglés. « En initiant le CFCM et en réunissant les différentes sensibilités musulmanes existantes, on a solutionné plusieurs problèmes comme la construction des mosquées même si certains aspects comme la formation des imams, pour la plupart des étrangers ne maîtrisant pas parfaitement le français, sont en train d’être pris en charge».
A propos de l’évolution des relations algéro-françaises, il dira qu’elles ne peuvent que s’améliorer. «L’avenir sera beaucoup plus long que le passé».