Jeunes, bruit, insomnies, flics absents… Une mère âgée d’une quarantaine d’années, habitant un quartier de Saint-Denis (93) et «ayant toujours voté à gauche», nous livre le journal de bord de son ras-le-bol. Extraits.
“Si vous retouchez à mon frère, je vous fracasse la tête”
Dimanche 15 août. Aujourd’hui nous sommes en plein week-end des vacances. Bruits, motos et jeux de ballons de l’après-midi jusqu’à l’aube. J’en viens à aimer les jours de pluie. Ces jours-là, on est un peu tranquille.
Vendredi 20 août. Aujourd’hui, je suis allée manger dehors au canal Saint-Martin avec Francelise, une amie de l’immeuble. Il était près de 1 heure du matin lorsque nous sommes rentrées. Six préados discutaient avec un adulte qui portait une sorte de djellaba claire avec un turban sur la tête. Imam, marabout ? Nous ne le savions pas vraiment, ni ce qu’il faisait là. Il leurs parlait doucement pendant que nous rentrions chez Francelise. Lorsque je suis sortie, une moto est arrivée et s’est arrêtée devant la porte. Le conducteur a laissé le moteur tourner.
Parfois, je préfère laisser couler. Mais cette fois, nous leur avons demandé d’arrêter de faire du bruit avec leur moto. Un autre jeune qui ne doit pas avoir plus de 12 ans et que je ne connaissais pas, nous a dit : « Si vous êtes gênées, vous n’avez qu’à partir. »
Vendredi 10 septembre. (…) Ce soir, je crains le pire. C’est sûr qu’un jour cela va péter et que ça ne risque pas de s’arranger. J’ai toujours voté à gauche, mais je suis maintenant écœurée parce que tout comme Francelise, je n’en peux plus. J’ai vraiment l’impression que nous sommes abandonnées. J’échangerais bien mon appartement avec un politicien pour qu’il voie comment nous vivons
Suite sur le Bondy Blog (Merci à SPOILER)